La délibération n° 2015-0158 du 23 février 2015 fixe le
régime indemnitaire de grade des agents de la Métropole de Lyon.
Ce régime indemnitaire de garde s’est construit sans
concertation avec les organisations syndicales.
Il est incohérent et se contente de mécontenter tout le monde.
Aussi, le compte n’y est pas.
Il ne tient aucunement compte des métiers, des diplômes, des responsabilités ; aucun critère objectif ne ressort hormis celui de laisser un statu quo sur les régimes indemnitaires déséquilibrés des deux ex collectivités.
Il ne tient aucunement compte des métiers, des diplômes, des responsabilités ; aucun critère objectif ne ressort hormis celui de laisser un statu quo sur les régimes indemnitaires déséquilibrés des deux ex collectivités.
L’occasion d’innover et de partir des bases saines a été manquée.
Focus sur le régime indemnitaire
L’article 20 de la loi n°83-634 du 13 juillet 1983 portant
droits et obligations des fonctionnaires précise que « les fonctionnaires
ont droit, après service fait, à une rémunération comprenant le traitement,
l’indemnité de résidence, le supplément familial de traitement ainsi que les
indemnités instituées par un texte législatif ou réglementaire. Les indemnités
peuvent tenir compte des fonctions et des résultats professionnels des agents
ainsi que de la performance collective des services ».
La rémunération des fonctionnaires territoriaux se compose
ainsi de deux parties :
- Une partie principale, obligatoire, déterminée par la
situation statutaire de l’agent,
(traitement indiciaire, supplément familial de traitement, nouvelle
bonification indiciaire, indemnité de résidence, avantages collectivement acquis)
- Une autre partie, facultative, composée de primes et
d’indemnités, appelée régime indemnitaire. Le régime indemnitaire se
définit comme un complément de rémunération, versé à un agent en contrepartie
ou à l’occasion du service qu’il exécute dans le cadre de ses fonctions. Les primes et indemnités individuelles sont
liées au grade, aux fonctions ou aux sujétions.
Le régime indemnitaire est versé de manière facultative par
les collectivités.
Cependant, les modalités de sa mise en œuvre dans la
fonction publique doivent respecter certains principes juridiques :
Le principe de légalité
Il s’agit de l’impossibilité de créer une prime sans texte
de référence : aucune prime ou indemnité ne peut être attribuée aux agents en
l’absence d’un texte l’instituant expressément. L'organe délibérant ne dispose
d'aucun pouvoir normatif lui permettant de créer une prime.
Le principe de parité
« Le régime
indemnitaire fixé par les assemblées délibérantes des collectivités
territoriales pour les fonctionnaires territoriaux ne doit pas être plus
favorable que celui dont bénéficient les fonctionnaires de l'État exerçant des
fonctions équivalentes »
Le principe d’égalité
Application des mêmes règles pour les agents placés dans une
situation équivalente.
Le principe de libre administration
Les collectivités s'administrent librement par des conseils
élus (municipal, régional, métropolitain…) et disposent d'un pouvoir
réglementaire pour l'exercice de leurs compétences.
Compétence de l’Assemblée délibérante
Le conseil de la Métropole fixe les régimes indemnitaires des
agents de la Métropole.
Il lui revient de
décider ou non du versement d’une prime et de mettre en place ses modalités de
versement. Il n’y a pas obligation de mettre en place toutes les primes prévues
à l’État.
Compétence de l’Autorité territoriale
L’Autorité territoriale est liée par les termes de la
délibération du conseil. C’est l’autorité territoriale qui met en place la
modulation individuelle, liée notamment aux fonctions et à la valeur
professionnelle. Elle détermine les montants individuels dans la limite des
taux, des coefficients, de l’enveloppe budgétaire dédiée, des modalités de
répartition qui ont été préalablement votés par l’assemblée (critères et
limites).
La mise en place d’un régime
indemnitaire.
Plusieurs facteurs conditionnent l’instauration d‘un régime
indemnitaire
La masse salariale et la situation financière générale de
la collectivité
Quoique qu’en dise
la direction générale, la situation financière de la Métropole n’est pas
« mauvaise » ou alors tout n’est pas dit. La masse salariale ne
représente qu’une partie, certes non négligeable, autour de 20%, du budget de
fonctionnement, sans être considérable lorsqu’on regarde d’autres
collectivités.
L’attractivité de la collectivité
Sans vouloir aspirer les meilleurs personnels aux dépens des
autres collectivités de la région, un régime indemnitaire intéressant, de même
qu’un bon COS, permet d’attirer des personnels compétents. Demandez donc à
notre DGR pourquoi aucun administrateur n’a souhaité postuler sur le poste de
directeur de la DAJCP
et pourquoi il revoit ses ambitions à la baisse lors du remplacement de son
responsable de la DAVI.
Les équilibres internes
Les choix en matière de rémunération et en particulier de
régime indemnitaire sont également conditionnés par la recherche des meilleurs
équilibres en interne.
Nous sommes tous attachés au sentiment de justice et
d’équité, notamment sur le plan de la rémunération (la transparence des
critères d’attribution et de modulation du régime indemnitaire en font partie).
La prise en compte de critères tels que les responsabilités
exercées, les contraintes ou les risques liés aux missions assurées participe également
au ressenti d’équité.
Le régime indemnitaire doit également avoir un niveau et des
possibilités de modulation suffisamment incitatives pour encourager la
contribution individuelle tout en préservant l’indispensable fonctionnement
collectif.
Comme vous le constatez tous les grands principes pour
instituer un régime indemnitaire juste et efficace ont été mis de côté par
notre administration pour faire un gros paquet incompréhensible, incohérent et
surtout inéquitable.
Dans notre prochain article nous développerons le RIFSEEP et
ses conséquences sur le futur régime indemnitaire à venir.
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