jeudi 24 mars 2016

La laïcité en question à la Métropole

La Direction Générale vient de relancer un chantier autour des pratiques de la laïcité au sein  de l’institution.

Deux objectifs à  cette démarche :
-    répondre aux interrogations des agents en relation quotidienne avec les usagers,
-    répondre aux attentes des cadres confrontés à ces problématiques dans les collectifs de travail.

Ce chantier s’inscrit dans une réflexion plus globale  sur les valeurs sociétales de notre institution et la lutte contre les discriminations dans toutes ses dimensions.

Méthode :
Une enquête va être réalisée auprès d’un échantillon  d’agents pour dresser un état des lieux  des problématiques  et pour identifier des situations types  auxquelles  ils sont confrontés. Son principe méthodologique repose sur la confidentialité et l’anonymisation des propos.

M. Jean-Loup MOLIN, responsable veille et recherche à la DPDP, dirige cette enquête.

Dans un premier temps toutes les organisations syndicales ont été interviewées sur le thème de la laïcité. Une seconde phase consistera à rencontrer des encadrants et des agents de terrain sur cette problématique. La synthèse de ce travail pourrait déboucher sur un séminaire de restitution.

La position de la CFE-CGC est très claire sur le sujet : nous portons les valeurs de la république et nous nous interdisons tout empiétement sur le domaine politique, religieux et philosophique, tant au niveau national qu’au niveau local.

Un chantier sur la laïcité sous-tend  que certaines libertés ne sont pas respectées et/ou que le prosélytisme est davantage visible.

Lors de notre interview nous avons tenu à souligner plusieurs points :

Personne n’a compris la note de service sur les fêtes religieuses n°2015-10 du 4 mai 2015. Cet acte de l’Administration a créé un malaise entre agents. En elle-même cette note n’a rien de choquant puisque les pratiques religieuses sont nombreuses et diverses et qu’il est normal que chacun puisse pratiquer sa religion selon son entendement.
Le problème soulevé par de nombreux agents et notre syndicat est que les personnes d’autres confessions que la religion catholique bénéficient à la fois des fêtes religieuses catholiques et des fêtes propres à leur confession religieuse.
Même si auparavant cette distinction existait elle était compensée par l’octroi d’un jour du Président, sa récente suppression décidée dans le guide du temps de travail met l’Administration en difficulté et face à ses contradictions.
Pire, sur quels critères attribuer un jour pour fêtes religieuses : le nom de famille ? L’apparence physique ? Et pourtant c’est bien ce qu’il s‘est passé cette année dans plusieurs directions. Selon votre profil et l’appréciation subjective de votre N+1, le jour vous était accordé ou refusé !

Un domaine où il y avait autrefois un accord tacite est aujourd’hui devenu un  lieu de friction entre les personnels. L’Administration est la seule responsable de cette situation, dans laquelle des atteintes à la liberté religieuse pourraient l’envoyer devant un tribunal ou la CEDH !

Par ailleurs, un nombre certain de témoignages nous sont parvenus d’agents de terrain dénonçant des situations de mise à l’écart en cas de confession différente et/ou d’interdictions de présence dans les locaux durant certains moments de la journée. La transformation de locaux dédiés au service public en salles de prière improvisée sur certains sites revient également de façon récurrente.

L’encadrement est-il réellement soutenu, de quels moyens dispose-t-il pour faire cesser ces discriminations ou est-ce la loi de l’omerta qui prévaut ? Ce n’est pas parce qu’on n’en parle pas que la situation n’existe pas. N’en déplaise à certains, lorsque nous sommes dans un milieu professionnel, en tant qu’agent du service public et de ces valeurs, toutes nos convictions personnelles doivent rester à la porte du bureau ou du dépôt !
Nous sommes conscients que certains syndicats ne partagent pas ce point de vue mais nous l’assumons.

Côté Administration, la dernière note de service relative à la laïcité et à la neutralité du service au Grand Lyon date de 2013 (n°2013-30 du 28 novembre 2013).

Le passage à la Métropole aurait-t-il rouvert le débat ou des faits plus signifiants seraient-ils intervenus ???

Espérons que la démarche relancée par le Directeur Général aboutira à des prises de position claires et courageuses de la part de l’Administration ; la question étant particulièrement sensible…

La CFE-CGC reste bien évidemment en éveil sur ce sujet.

En parallèle, toutes les personnes qui souhaiteraient apporter leur témoignage sur la question de la laïcité peuvent contacter M. Jean-Loup MOLIN pour contribuer au travail réalisé par la DPDP. L’anonymat leur est garanti.

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