lundi 4 janvier 2016

Mais à quel jeu joue la CFDT ?


MAIS A QUEL JEU JOUE LA CFDT ?

(Frédéric GOLODIAN, élu titulaire au comité technique)

Lors du comité technique du 17 décembre 2015 auraient du être abordés notamment  les dossiers suivants : guide du temps de travail, entretien professionnel de l’année 2015 et régime indemnitaire de fonctions (méthodologie et calendrier).



Aucun de ces dossiers n’a fait l’objet de véritables discussions avec l’administration. Le dossier sur le guide du temps de travail, par exemple, a réuni les représentants du personnel deux fois la semaine précédent l’instance et la dernière version du guide nous a été remise la veille de la séance.

Pourtant, par courrier du mois d’août 2015, le Président nous a donne l’assurance de notre participation dans des groupes de travail. A croire que la consigne n’est pas arrivée à la DRH.

Je peux vous donner une dizaine de raisons pour vous convaincre de la difficulté de travailler avec cette administration ; cependant ce n’est pas cette dernière qui nous intéresse aujourd’hui.
Une intersyndicale des syndicats présents au comité technique s’est réunie le matin de l’instance afin de discuter d’une conduite commune, seule FO était absente.

Même si nos méthodes sont différentes, nous savions tous que nous allions voter contre les dossiers. Oui, mais que nous votions pour, contre ou que nous nous abstenions la Métropole s’en fiche royalement.

Simplement, nous sommes en début de mandat, dans un contexte particulier avec beaucoup de rumeurs et de non-dits. Nous ne pouvions laisser l’Administration continuer sur sa propre conception du dialogue social, naturellement différente  de la nôtre.

Comment montrer notre mécontentement en satisfaisant des stratégies syndicales divergentes ?

Oui ! Nous irions à l’instance. Oui ! Nous ferions une déclaration commune. Oui ! Nous voterions unanimement contre les dossiers présentés pour leurs carences intrinsèques. Non, nous ne débattrions pas avec les élus politiques en raison du fait qu’ils ne nous écoutent pas !

Rendez-vous donné une demi-heure avant l’heure afin de désigner le représentant qui lira la déclaration et se caler sur notre positionnement.

13h30 : la CFDT fait savoir qu’elle siègera et qu’elle participera aux débats. 

Fin de l’unité syndicale.

Cependant, afin de ne pas briser l’unité syndicale en gestation et surtout pour ne donner raison à une administration qui confond dialogue social et décision unilatérale, les autres syndicats ont décidé de ne pas siéger et d’organiser une action commune, qui, dans un premier temps, prend la forme d’un tract commun ci-dessous.

Maintenant focus sur la CFDT !

La CFDT a boycotté les réunions préparatoires à la constitution de la Métropole en 2013 et 2014, en prétextant qu’elle n’avait pas les informations nécessaires pour réaliser son travail.

Et depuis les dernières élections durant lesquelles cette centrale a perdu 150 voix soit près de 20% de son électorat, elle montre un visage nouveau, une virginité recouvrée.

 Je vais être particulièrement « méchant » en vous livrant ses quelques observations que vous pourrez aisément vérifier.

Connaissez-vous le fonctionnement d’une section CFDT ? Elle n’est qu’une section c'est-à-dire qu’elle n’est qu’une antenne du syndicat dans la collectivité, elle n’a pas de personnalité juridique. Le véritable échelon du pouvoir se situe à l’INTERCO Rhône.

 Donc la CFDT a participé au comité technique parce que l’INTERCO l’a voulu.

Dommage pour les électeurs de ce syndicat qui croyait donner un mandat à leurs élus, le pouvoir n’est pas là où l’on croit. C’est amusant de constater que la CFDT ne donne pas cette information avant.

Finie l’autonomie de la CFDT Métropole, la voici rentrée dans le rang syndical au plus grand dommage des personnels.

 Pourquoi un tel revirement ?

Les élections sont passées et dorénavant il ne faut pas trop embêter le Président dans la construction de son projet. Curieux de constater que leur contestation d’avant les élections, se soit transformée aujourd’hui en un acquiescement bienveillant.

La CFDT est fortement impliquée au niveau national dans les gouvernements socialistes. Que sont devenus Nicole NOTAT (soutien au plan Juppé de 1995) et  François CHEREQUE (Loi Fillon sur les retraites) ? Je vous en prie vérifiez par vous-même.

La situation est similaire au niveau local comme au niveau national. Les liens entre les deux sont étroits. Difficile de trouver une réunion organisée par le PS sans la présence de militants CFDT et réciproquement.

Devinette : dans quel syndicat a adhéré la femme de notre Président ?

Cela n’a rien à voir, me direz-vous. Oui, si les deux ne se télescopent pas.

Apparemment, la CFDT a l’air d’avoir pour consigne de ne pas trop importuner le Président

Lorsque le syndicalisme côtoie le politique, cela ne donne jamais rien de bon pour le personnel.

Que la CFDT ait une obédience politique pourquoi pas. Il faut qu’elle l’affiche clairement afin d’être transparente envers les personnels qui ont voté pour elle.

 La CFDT vous répondra qu’elle demande des agendas sociaux, des chartes, des calendriers. Tout élément qui n’est pas contraignant et qui leur permet de sauvegarder les apparences.

 Ne soyez pas dupe, en refusant d’entrer dans l’intersyndicale, la CFDT ne détruit pas seulement cette intersyndicale, elle détruit également toute contestation commune future.

 Les personnels de toutes les délégations, que j’ai rencontrés, réclament l’unité syndicale.

Que puis-je leur répondre désormais ?

Des syndicats divisés sont du pain bénit pour l’Administration.

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