jeudi 11 octobre 2012

Entretien professionnel : que de travail !

La campagne d’évaluation des agents 2012 va débuter prochainement sous une nouvelle forme puisque le Grand Lyon a décidé d’expérimenter l’entretien professionnel.

Nous ne pouvons que déplorer l’insuffisance de dialogue social visant un thème aussi important que la vie des agents du Grand Lyon, notamment les cadres A et B.

Nous rappelons que la CGC est majoritaire dans ces deux catégories et nous aurions pu espérer un traitement différent de celui qui a prévalu lors de la constitution de « groupe de travail ». En effet, le personnel du Grand Lyon a été représenté par des agents simplement cooptés par la DRH et les SRH, provenant de directions, de grades, de missions et de responsabilités  non précisées,  et donc « non représentatifs » du point de vue d’une nécessaire rigueur méthodologique....

Lors du passage au CTP du 14 juin 2012, notre syndicat s’est abstenu pour les raisons suivantes.

L'entretien professionnel s'inscrit dans une dimension d'évaluation annuelle. C'est un outil au service du management servant également dans la gestion des ressources humaines (déroulement de carrière, plan de formation, politique de rémunération...). L’entretien offre l'opportunité de réaliser un bilan, d'envisager de nouvelles perspectives lors d'un dialogue construit et structuré entre l'agent et son responsable.

Or, malgré le travail réalisé par l'administration dans ce dossier, l’entretien professionnel devient un nouveau processus, dorénavant plus complexe et procédurier que l’ancienne notation.

De plus, cette complexité nous inquiète dans la mesure où le temps devant être consacré à cette tâche est plus long et que celle-ci est plus délicate compte tenu des possibilités accrues de contestation, notamment pour des détails de procédure.

La philosophie affichée par la direction des ressources humaines, uniquement cantonnée à un entretien professionnel et manquant clairement d’ambition est donc de nature à démobiliser l’ensemble de l’encadrement de votre collectivité.

En effet, en dépit d’un décret relatif à l’entretien professionnel précisant en son article 3-7° :
« Les perspectives d'évolution professionnelle du fonctionnaire en termes de carrière et de mobilité », le Grand Lyon n’applique ainsi qu’une part du décret en occultant la partie relative à l’avancement de grade, pourtant prévue par les textes.

Le choix, dont on ne sait pas qui l’a fait, va à l’encontre des textes et ne nous apparaît pas judicieux.

Par ailleurs, l’entretien professionnel est le moment privilégié pour la détermination des objectifs de l’année  à venir et celui de l’évaluation des objectifs de l’année écoulée, qui est sensé déterminer la part résultats de la Prime de Fonctions et de Résultats mise en place en 2011 (Cf. délibération n°2011-1136 du 27 juin 2011).
Cette délibération  précise clairement : « La part résultat et la part performance de la catégorie A seront mises en place après le travail réalisé en 2012 sur la définition des modalités d’évaluation en lien avec la phase expérimentale de la suppression de la notation. En effet, il est important, compte tenu de l’esprit des textes, de lier le travail sur l’entretien d’évaluation et les parts résultat et performance, celles-ci reposant sur la manière de servir et la réalisation des objectifs. »

Or, aucune démarche de mise en relation entre la PFR et l’entretien professionnel n’a été engagée.

Le processus qui aurait du être à la fois un outil d’aide au déroulement de la carrière, aux compétences, aux formations et à la rémunération se retrouve ainsi réduit à la portion congrue en dépit des engagements pris par les élus communautaires et au mépris du dialogue social.

Ainsi les encadrants devront-ils réaliser d’abord un entretien professionnel dans un cadre procédurier et très fragile juridiquement, puis un entretien et un rapport dans le cas de l’inscription d’un agent sur une liste d’aptitude pour son évolution de carrière et, enfin, un autre entretien pour la partie résultats de la PFR... c'est-à-dire un total « casse-tête chinois », une lourdeur absolue et in fine une illisibilité totale.

Enfin, les contraintes sur les effectifs et la pression pour réaliser les projets initiés sous le mandat du président devraient être pris en considération du nouveau processus engagé.

En conséquence, nous demandons à Monsieur le Président, de bien vouloir respecter les engagements pris tant envers les élus que les organisations syndicales et d’exiger des services concernés de bien vouloir reprendre leur copie et ainsi faciliter le travail de tous les encadrants.

N'hésitez pas à nous faire part de vos remarques ou à nous poser vos questions dans la partie commentaires ci-dessous.

L'équipe CGC

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